Le retrait de permis de conduire est une mesure administrative ou judiciaire qui empêche un conducteur d’utiliser temporairement ou définitivement son droit de conduire. Il existe plusieurs types de retraits, qui ne doivent pas être confondus : la suspension, l’annulation et l’invalidation du permis. Chacune de ces situations obéit à des règles spécifiques, entraîne des conséquences différentes et impose des démarches de régularisation.

Cette page vous aide à comprendre les motifs de retrait, les procédures applicables, les durées possibles et les recours à votre disposition.

Qu’est-ce qu’un retrait de permis ?

Le terme "retrait de permis" est un terme générique qui désigne le fait qu’un conducteur est privé de son permis de conduire. Ce retrait peut être temporaire ou définitif, volontaire (remis par le conducteur) ou imposé (saisie par les forces de l’ordre). Il existe trois formes principales de retrait de permis :

  • La suspension administrative ou judiciaire

  • L’annulation judiciaire

  • L’invalidation pour solde de points nul (lettre 48SI)

Chacune de ces mesures a ses propres déclencheurs, durées et conséquences.

Suspension du permis de conduire

La suspension consiste à interdire temporairement l’usage du permis pour une durée allant de 1 à 6 mois en général, et jusqu’à 1 an, voire plus, dans certains cas exceptionnels.

Il existe deux types de suspension :

Suspension administrative

Décidée par le préfet, elle intervient de manière rapide après une infraction grave, sans attendre une décision de justice. Elle est généralement prononcée dans les cas suivants :

  • Alcoolémie supérieure à 0,8 g/l

  • Conduite sous stupéfiants

  • Excès de vitesse supérieur à 40 km/h

  • Refus de se soumettre à un contrôle

  • Accident avec blessures

La durée peut aller jusqu’à 6 mois (ou 1 an en cas de récidive). Le conducteur reçoit une notification de suspension immédiate et doit restituer son permis à la préfecture ou aux forces de l’ordre.

Suspension judiciaire

Décidée par un juge dans le cadre d’un jugement pénal, elle intervient souvent après une audience ou un traitement par ordonnance pénale. Elle peut être prononcée en plus d’autres sanctions : amende, stage, travaux d’intérêt général, etc.

La durée varie selon la gravité des faits, la récidive éventuelle et la personnalité du conducteur.

Invalidation du permis de conduire

L’invalidation du permis intervient automatiquement lorsque le capital de points est tombé à zéro. Le conducteur reçoit une lettre 48SI, envoyée en recommandé avec accusé de réception.

Dès réception de cette lettre, il a :

  • L’obligation de restituer son permis dans un délai de 10 jours

  • Une interdiction de conduire pendant 6 mois (ou 12 mois en cas de récidive)

  • L’obligation de repasser tout ou partie du permis (code uniquement si moins de 3 ans de permis, code + conduite si plus de 3 ans)

Important : tant que la lettre 48SI n’est pas réceptionnée, un stage peut être effectué pour tenter de récupérer 4 points et éviter l’invalidation.

L’administration considère que la lettre est reçue même si le conducteur ne va pas la chercher, à partir de la date de l’avis de passage.

Annulation judiciaire du permis

L’annulation du permis est une sanction pénale prononcée par un tribunal. Elle signifie que le permis n’a plus aucune validité, comme s’il n’avait jamais existé. Le conducteur devra repasser les examens pour pouvoir le retrouver.

Elle intervient dans les cas les plus graves :

  • Conduite sous l’empire d’un état alcoolique en récidive

  • Refus d’obtempérer

  • Délit de fuite

  • Homicide ou blessures involontaires aggravées

  • Conduite sans assurance avec récidive

  • Faux documents

L’annulation judiciaire est plus lourde que l’invalidation. Elle entraîne une interdiction de repasser le permis pendant une période définie par le juge, souvent entre 6 mois et 3 ans.

À l’issue de cette période, le conducteur devra :

  • Passer une visite médicale et un test psychotechnique

  • Repasser le code (et souvent la conduite)

Récapitulatif des différences

Type de retrait Décidé par Motif Durée Repassage du permis requis
Suspension administrative Préfecture Infraction grave 1 à 6 mois (parfois plus) Non
Suspension judiciaire Juge Infraction grave Variable Non
Invalidation (48SI) Automatique 0 point 6 mois (1 an si récidive) Oui
Annulation judiciaire Juge Délit ou récidive 6 mois à 3 ans Oui

 

Peut-on contester un retrait de permis ?

Oui, dans certains cas, il est possible de contester :

  • Une suspension administrative peut faire l’objet d’un recours gracieux ou contentieux auprès du préfet ou du tribunal administratif.

  • Une annulation judiciaire ou une suspension judiciaire peut être contestée devant une cour d’appel.

  • Une invalidation peut être contestée sur la forme, notamment si le solde de points n’était pas à zéro ou si la lettre 48SI n’a pas été notifiée correctement.

Il est fortement conseillé de consulter un avocat spécialisé en droit routier pour maximiser les chances de succès.

Peut-on conduire après un retrait de permis ?

Non. Quelle que soit la forme du retrait (suspension, annulation, invalidation), la conduite est strictement interdite pendant la durée de l’interdiction.

Conduire malgré un retrait est un délit passible de lourdes sanctions : jusqu’à 2 ans de prison, 4 500 € d’amende, confiscation du véhicule, immobilisation, voire une nouvelle annulation.

Que faire après un retrait de permis ?

Voici les étapes à suivre selon votre situation :

En cas de suspension

  • Attendre la fin de la période de suspension

  • Passer une visite médicale si exigée

  • Récupérer son permis à la préfecture

En cas d’invalidation (48SI)

  • Restituer le permis dans les 10 jours

  • Respecter le délai d’interdiction de 6 ou 12 mois

  • Passer une visite médicale et un test psychotechnique

  • Repasser le code, voire la conduite

En cas d’annulation judiciaire

  • Attendre le délai fixé par le juge

  • Suivre les mêmes démarches que pour une invalidation, avec en plus un dossier judiciaire

Conclusion

Le retrait de permis est une mesure lourde de conséquences. Il peut être temporaire ou définitif, décidé par l’administration ou par la justice. Comprendre les différences entre suspension, annulation et invalidation permet d’anticiper les démarches et de connaître ses droits. Dans tous les cas, il est indispensable d’agir rapidement, de se faire conseiller si besoin, et de respecter les procédures pour retrouver le droit de conduire dans les meilleures conditions possibles.

Questions fréquentes

Plusieurs options s'offrent à vous pour consulter votre nombre de points : Le site officiel Mes Points Permis : Accessible en ligne, ce service mis en place par le Ministère de l’Intérieur permet de vérifier votre solde de points en quelques clics. Le Relevé d’Information Intégral (RII) : Vous pouvez en faire la demande par courrier auprès de la préfecture de votre département pour obtenir un relevé détaillé de votre situation. La lettre 48 : En cas d’infraction entraînant une perte de points, vous recevez un courrier administratif mentionnant votre nouveau solde de points. Avant de vous inscrire à un stage, il est essentiel de connaître votre capital de points. Un stage permet de récupérer jusqu'à 4 points, mais si votre permis est à 10 points sur 12, vous ne pourrez récupérer que 2 points au lieu de 4.

Pour récupérer des points en participant à un stage de récupération de points, trois conditions doivent être remplies. Tout d’abord, vous devez avoir effectivement perdu des points, cette perte devant être enregistrée dans le Fichier National du Permis de Conduire (FNPC). Ensuite, votre permis doit être valide, c’est-à-dire qu’il ne doit ni être annulé par une décision judiciaire, ni invalidé par une lettre 48SI indiquant un solde de points nul. Enfin, vous ne devez pas avoir suivi de stage de récupération de points au cours des 12 derniers mois et un jour. Avant de vous inscrire, il est donc essentiel de vérifier votre solde de points pour vous assurer de votre éligibilité.

La suspension du permis de conduire, quelle que soit sa catégorie, est une sanction temporaire pouvant être décidée par un magistrat. Pendant cette période, définie selon la gravité de l’infraction, le conducteur n’est plus autorisé à conduire un véhicule nécessitant un permis. ? Suspension vs annulation : Contrairement à une annulation, une suspension n’implique pas la perte définitive du permis. À l’issue de la période imposée, le conducteur peut retrouver son droit de conduire. ? Stage de récupération de points et suspension : Il est possible d'effectuer un stage de sensibilisation à la sécurité routière pendant la suspension pour récupérer jusqu'à 4 points. ⚠ Cas de la suspension judiciaire : Dans certains cas, le tribunal peut imposer un stage obligatoire, soit en complément d’une sanction, soit en tant que peine principale. Ce stage ne permet pas de récupérer de points. Cependant, le conducteur peut volontairement suivre un stage de récupération de points après un délai d'un an et un jour suivant son dernier stage.

Pour qu’un stage de récupération de points soit validé, la préfecture impose un minimum de 6 participants. Si ce seuil n’est pas atteint, l’organisateur est tenu de reporter la session. De plus, un stage doit obligatoirement être animé par deux intervenants agréés. En cas d’indisponibilité imprévue de l’un d’eux, et si aucun remplaçant ne peut être mobilisé, le stage devra également être reporté. Dans ces situations, pas d’inquiétude : notre équipe se charge de vous reprogrammer sur un autre stage dans le centre et à la date de votre choix. Nous mettons tout en œuvre pour vous proposer une nouvelle session dans les meilleurs délais afin que vous puissiez récupérer vos points sereinement.

Si votre solde de points est à zéro, mais que vous n'avez pas encore reçu la lettre 48SI signifiant l’invalidation de votre permis, il est fortement recommandé d’effectuer un stage de récupération de points au plus vite. Ce stage vous permettra de récupérer 4 points et ainsi de maintenir la validité de votre permis. Il est essentiel de vérifier régulièrement votre solde de points afin d’anticiper toute invalidation et d’agir à temps. Si vous avez commis une infraction entraînant la perte totale de vos points, il est conseillé de suivre un stage avant de recevoir la lettre 48SI. Une fois la lettre reçue, votre permis sera définitivement invalidé et un stage ne pourra plus vous permettre de récupérer vos points. ⚠ Attention : Il est de votre responsabilité de vérifier votre situation avant d'entamer un stage. Nous ne pourrons être tenus responsables si le stage intervient trop tard pour sauver votre permis. En cas de doute, nos équipes sont à votre disposition pour vous conseiller et vous orienter vers la meilleure solution.

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